MALANDRINE

Titre : Malandrine, icône sur soie 130/130 cm, Pièce unique. 2014

"La fièvre Ebola est "typiquement une maladie de pauvres dans des pays pauvres dans lesquels il n'y a pas de marché pour les firmes pharmaceutiques"  Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l'OMS

L’industrie pharmaceutique trouve en Afrique un gigantesque laboratoire à ciel ouvert. Les campagnes de vaccination massives, les tests, les programmes de suivi font du continent originel un lieu privilégié pour observer, à grande échelle, les effets des nouveaux traitements. Pourtant, passé le temps de ces opérations, peu, parmi ceux ayant participé à ces campagnes, peuvent se prévaloir de pouvoir accéder aux médicaments en question.

Dans la vie quotidienne, les africains sont souvent confrontés à des produits frelatés, de faux médicaments que l’on achète sur les marchés, au mieux inefficaces, au pire vénéneux. De fausses mais aussi de vraies molécules devenues inopérantes (notamment certaines de celles employées contre la malaria), pour avoir été surexploitées.

Plus que partout ailleurs les médicaments sont à la fois indispensables au vu des taux d’infections de certaines maladies sur le continent et dangereux car extrêmement difficiles à identifier vu le nombre de produits falsifiés en circulation.

Un marché noir également encouragé par le manque d’accès à certains traitements, notamment aux anti-rétro-viraux et plus récemment dans le cas d’Ebola à la distribution de traitements d’urgence aux seuls occidentaux. Des difficultés également dues au refus des firmes détentrices des brevets d’autoriser la production de génériques,  attitude qui a obligé certains états comme l’Afrique du Sud à contourner la loi pour des raisons évidentes de vie ou de mort.

L’emblème de la pharmacie, le serpent de l’antique caducée grec, à la fois producteur du poison et de l’antidote résume ici l’action de l’industrie pharmaceutique en Afrique.


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